Infolettre Juillet 2022
Bonjour Visiteur, salut tout le monde
La Gare, le 1er juillet 2022 Ceci n'est que la deuxième infolettre de l’année. Je vous ai habitués à davantage de régularité mais mes préoccupations ont souvent été autres que musicales ces derniers mois. J’en profite pour annoncer l’unique concert de cet été qui se déroulera en milieu rural : La magie d’une rencontre fait que ce n’est pas moi qui ai écrit la suite de cette infolettre mais une personne venue assister au premier véritable concert que je donnai mi-juin depuis mon opération du cerveau. Place maintenant à Pierre Togny, musicologue-poète et manieur de plume de haut vol, passionné par les mêmes musiques que moi : Roanne, le 17 juin 2022. C’est quoi le Blues ? C’est ma vie, enfin, si vous intégrez tout le Blues, absolument tout, du diddley bow (slide à une seule corde) sur le mur d’un shotgun shack (la cabane en planche du sud comme ‘maison’ des métayers). De Willie Johnson à Duke Ellington, de Hendrix jusqu’au Bop, des blues de Parker qui sont merveilleux jusqu’au Free, dans la 'province libérée', ceux d’Ornette, celui d’Albert Ayler, tellement déchirant ou de Coltrane. C’est une source, ce qui reste quand vous enlevez tout, et que vous virez toutes les fanfreluches, tout le dispensable. Faudra faire ça un de ces jours d’ailleurs, dans le coin des pays riches, ça étouffe, ça pue la suffisance rôteuse et le pet prétentieux (et parfumé hors de prix). Vive la prospérité ! par bonheur, les européens aiment depuis toujours la musique afro-américaine, prise à sa véritable valeur depuis Dvorak, et c’est une vraie chance ! Il y a d’autre sources, le Jazz pour la spontanéité et l’improvisation à un des sommets, et le Gospel, pour la véhémence, la possession et la transe. Il y a aussi la musique de Bach qui a révélé à l’humanité le ciel avant Copernic… C’est une manifestation miraculeuse du génie humain universel, une manifestation de créativité supérieure, parce qu’improbable, perdue d’avance, et finalement tellement essentielle, car fortement guérisseuse… Bon, tout ça vous connaissez déjà par cœur… Alors hier, j’ai vu et échangé avec un artiste confirmé qui entretient avec soin cette médecine miraculeuse. Parce que tout le monde le sait, ce ne sont pas que des chansons, c’est un soin, une guérison. Puis au berceau du Blues, vous savez il ne restera rien des mémorials dispersés, placés un peu n’importe où. Les tombes des créateurs, vous savez bien, ben on les a perdues… celle des mafieux se portent bien, merci. Elles font même six mètres de haut et des cons s’agenouillent encore… Personne ne paie le joueur de flute qui a évité la peste… Mais ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’il faut écouter ces artistes hors-sol qui ont pris la route pour vous l’apporter, à coté de chez vous. Vous savez, Muddy Waters voulait rencontrer Rory Gallagher, car il avait reconnu un charisme de messager de son art, de l’essentiel de son art. Voila j’ai rencontré Magic Buck, ça devait se faire, fatalement, et puis Buck a joué, dans le vent contraire d’une soirée âpre de fatigue, de démons fourbes, de moments pas faciles et de réel dévouement… Ben vous savez, ça fait signe ça. Ça fait signe à tous ceux qui souffrent, ça veut simplement dire quelque chose : que la voix des muets, pour que tous guérissent, il faut la porter au monde, et quel qu'en soit le prix Merci Buck, et merci aussi à tous les Blues people, les bonnes gens du Blues ! Pierre Togny.
Love and Light, plus que jamais. À bientôt, Magic Buck Archives Infolettre
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